Qu'est la Science-Fiction?

Est-ce seulement une série d'aventures épiques dans le cadre grandiose de galaxies lointaines, d'univers bizzarres peuplés d'extra-terrestres de toutes sortes? Des récits où l'on ne fait que peu de cas de la vraisemblance du réalisme scientifique?
C'est l'image simpliste que des films comme "Star Trek" ou "La guerre des étoiles" peuvent en donner. Et pourtant....

Il ne faut pas s'arrêter à cette image hollywoodienne des choses la SF ne nous fait pas réver gratuitement: elle est aussi (et surtout) une réflexion sur notre société, notre histoire, sur nos modes de fonctionnement individuels et collectifs. Des films comme "Bienvennue à Gattaca", "Outland", des livres comme "la planète des singes" de Pierre Boulle ou "le grand secret" de Barjavel le montrent. La SF nous place dans un univers déconcertant voire parfois farfeulu pas simplement pour nous dépayser et nous faire réver mais bien pour nous pousser à abandonner nos habitudes de pensées, nos réflexes à priori et pouvoir entrevoir une situation, un aspect de notre vie réelle sous un autre angle. Une histoire de SF ou un film ne doivent pas se lire ou se regarder au premier degré il doit y avoir plus derrière. Le côté irréel absurde des mondes qu'elle nous décrit est parfois aussi un moyen de contourner la censure pour exprimer les opinions des auteurs sur leur monde réel. Certains épisodes de la première série de Star Trek ('the old series' pour les fans) en sont un exemple: critique du racisme dans "Le dilemme" de l'isolationisme et du maccarthysme dans "Au bout de l'infini".

Dans ce contexte on voit bien que l'essentiel dans un film ou une série de SF c'est le scénario et donc les personnages et non les seuls effets spéciaux. Bien sûr si l'on connait depuis longtemps les techniques de jeu des acteurs ou la mise en scène des aspcets comme les effects spéciaux sont eux utilisés plus spécifiquement par la SF (ou les films à grand spectacle) et donc moins bien maîtrisés. Il est donc facile pour les producteurs de se laisser envahir par difficultés techniques de leur mise en oeuvre parfois jusqu'à en perdre de vue l'essentiel. L'acteur Barry Morse (Prof. Victor Bergman de cosmos 1999) raconte à cet égar comment leseffets spéciaux les décors et accessoires ont failli prendre dans la série cosmos 1999 une place trop importante au détriment de ce qui en fait pourtant l'interet principal: la psychologie des personnages et les scénari.

<< I remember an early production meeting, the first time we all sat down with Gerry and Sylvia Anderson [les producteurs]. They started to talk about the fact that Rudi Gernreich was going to do the costumes, as if this was the greatest thing surrounding the whole project. Martin and I had worked together before and we looked at each other and asked could we perhaps talk for a little while about who our characters are, what our relationships are, a few things like that? They looked quite baffled and then told us who was going to make the boots. [...]
You have to be concerned about the people, not just the special effects. I was a kind of space uncle and I was forever being called upon to kind of stand by dreadful diagrams and maps and say "We are now pointing towards planet Pluto" or some such boring rubbish which would lead into special effects. I remember writing a memo one night that said, "Dear Gerry, Dear Sylvia, please remember that geography is about maps, but drama is about chaps." >>

Les costumes pattes d'ef. le look tout compte fait très 'seventies' de la base lunaire font souvent rire aujourd'hui, les effets spéciaux quant à eux nous semblent bien peu réels et montrent les progrès collossaux réalisés depuis plus de 20 ans. Il n'en reste pas moins que les premiers épisodes sont toujours aussi intéressants gràce aux acteurs aux scénari.

La SF est aussi parfois un moyen d'explorer le futur de faire des prévisions parfois justes: "La guerre ans les airs" de HG Welles (ne pas confondre avec "la guerre des mondes" du même auteur) écrit en 1904 décrit une guerre mondiale où l'aviation devient l'arme essentielle qu'elle sera effectivement plus de 30ans plus tard; ou éronnées (heu je l'espère) comme dans "1984" de Orwell  où est donc le Big Brother dont il nous parle... à moins qu'il ne s'agisse en fait d'une critique du stalinisme...

C'est aussi ça la SF s'ouvrir à plusieurs interprétations toujours garder son esprit critique!!