Présentation au CESRA 96 le 04 Juin 96 à Nouan-le-Fuzelier
Les évènements à particules d'origine
solaire lors de la mission Ulysse
Anne Buttighoffer, Monique Pick
Observatoire de Paris--Meudon, URA 2080 CNRS
and Sang Hoang
Observatoire de Paris--Meudon, URA 246 CNRS
L'instrument HI-SCLAE (Heliosphere Instrument for Spectra Composition and
Anisotropy at Low Energies) embraqué sur la sonde Ulysse a fait tout
au long des 6 ans la mission des mesures sur les ions de 50keV-5 MeV et les
électrons de 30-300 keV. Ces particules sont d'origine
interplanétaire, joviennes ou solaire. Les flux, distributions d'angle
d'attaque ou les spectres etablis grâce aux données de HI-SCALE
ont été étudiés lors de nombreux
évènements durant la mission.
Lors de cette présentation, je ferai une revue des
évènements à particlue d'origine solaire observés
par HI-SCALE tout au long de la mission dans les domaines de 1 à 5 ua
en distance et -80 à +80o en latitude. L'evollution en
fonction de la latitude, de la distance ou de la présence de structures
du MIP sera présentée dans l'intention de caractériser
la propagation des particules solaires dans l'héliosphère. La
propagation des faisceaux d'électrons d'origine coronale sera en
particulier discutée. Les émissions radio (sursauts de type III
et ondes de Langmuir) aux quelles ils sont associés furent
observées dans la plupart des cas et leurs caractéristiques
peuvent donc être comparées à celles des faisceaux de
particules.
La Trajectoire d'Ulysse
La mission de Ulysse comporte 3 phases:
- la phase écliptique qui dura 2 ans de la Terre jusqu'à
Jupiter et permit d'explorer les grandes distances heliocentriques.
- le long passage dans l'hémisphère sud qui dura 4 ans et
permit d'explorer les hautes latitudes entre 5 et 2 ua.
- le passage rapide du pôle sud au pôle nord qui se fit pendant
1 an à distance quasi constantre ~2 ua.
Les Instruments
- Magnétomètre (VHM/FGM)
- Plasma du vent solaire (SWOOPS)
- Composition des ions du vent solaire (SWICS)
- Radio et ondes de plasma (URAP)
- Particles énergetiques (EPAC)
- Particules de basse énergie (HISCALE)
- Rayons cosmiques (COSPIN)
- Rayons X solaires et sursauts Gamma cosmiques (GRB)
Les données provenant d'évènements solaires sont
analysées conjointement avec des instruments non embarqués
sur Ulysse tels que:
- Le Radio-Héliographe de Nançay (NRH)
- Le Telescope à rayons X mous de YOHKOH (SXT)
Observations
Sur ce tracé du flux des électrons de 40 à 60 keV
couvrant toute la mission, on retrouve les trois phases de celle-ci:
la phase écliptique, la phase à haute latitude et le
passage rapide sud-nord.
Remarquez en particulier, lors du passage à haute latitude,
les accroissements réguliers du flux ayant une
périodicité d'environ 26 jours. Ces accroissements sont
causés par les CIR (régions d'interaction en co-rotation)
et mettent en évidence la cohérence de la structuration de
l'héliosphère même à haute latitude ou à
grande distance.
Des évènements d'origine solaire furent observés pendant
la première phase de la mission mais on observa aussi de façon
tout à fait surprenante:
- des évènements en propagation libre à de grande
distances (~4 ua)
- des évènements d'origine solaire à haute latitude
- ou à l'intérieur de structures spéciales du MIP
comme des CIR ou des CME.
Je présenterai 3 cas représentatifs de tels
évènements (ce sont ceux pointés en rouge sur la figure).
Evènement en propagation libre à grande distance
Les évènement en propagation libre (SF pour Scatter-Free en
anglais) sont observés et étudiés depuis longtemps
proches du soleil (0,5 à ~1 ua). Leurs principales
caractéristiques sont les suivantes:
- la propagation des faisceaux d'e- se fait
à l'intérieur de structures spéciales de plasma appelées 'cannaux de propagation'. Ces dernières
étant caracté risées par une densité très
peu fluctuante (1ere courbe
supérieure) et un champ magnétique particulièrement peu
fluctuant (2e courbe supérieure).
- l'accroissement du flux des électrons
(troisième courbe) a une montée rapide
(qq heures) et décroît ensuite plus lentement.
- les courbes de distribution de l'angle d'attaque (flux en fonction du
cosinus de l'angle ve-/B) montrent que le
faisceau d'e- est très collimaté autour du champ
magnétique puis devient de moins en moins directif au fur et à
mesure que l'évènement evolue. (chaque courbe de
distribution correspond à l'un des intervals notés en rouge
sur la courbe de flux)
- de tels évènements sont associés
à des TIII dérivant jusqu'à des fréquences
proches de la fréquence de plasma locale ainsi qu'au ondes de Langmuir
correspondantes.
De tels évènements n'étaient pas
attendus au delà de 2 à 3 ua. En effet, une
homogénéisation du milieu dûe au CIR devrait avoir
détruit les 'cannaux de propagations'.
Néanmoins, l'évènement présenté ici est
observé à 4,3 ua du soleil montrant que les 'cannaux'
et les SF sont toujours pérents loin du soleil. Les explications
pourraient être les suivantes:
- le calme magnétique des structures est surement responsable de
la propagation SF (la diffusion en angle d'attaque étant réduite
si B est calme)
- l'observation de telles structures à grande distance prouve leur
extrême stabilité.
Schématisation
Sur cette figure on retrouve une schématisation des 3
caractéristiques des SF:
- la structure de plasma (charactérisée par son calme
magnétique)by its quiet magnetic field)
- le faisceau d'e- collimaté
- le TIII basse freq. et les ondes de Langmuir
La contre partie haute fréquence du TIII ainsi qu'une éruption
ont été observées depuis la Terre à
proximité du point d'ancrage calculé de la spirale de Parker
conectant Ulysses au soleil. Le début de l'éruption et de
l'accroissement du flux à Ulysse sont compatibles avec une propagation
le long de cette spirale (~10 ua). La taille de la structure de plasma
ramenée au soleil est estimée à 6000 km.
Le 25 Oct. 94: évènement solaire de plus
haute latitude
Cet évènement est lévènement de plus haute
latitude observé par Ulysse. La sonde était située
à 74oS et 2 ua du soleil. Les flux d'e- de 40 à
60 keV montre un lent accroissement (~1,5 jours entre le maximum et le
début). Une légère anisotropie est détectés
(voir la courbe de distribution d'angle d'attaque sur la figure). L'origine
solaire de ces particules est attestée par:
- la longitude du point d'ancrage de la spirale de Parker est de
20oE
- le NRH identifie une éruption associatée à un TIII
observé jusquà 20 kHz par URAP; cette éruption est
seulement à 30o en longitude du point d'ancrage de Ulysse
- la direction de l'anisotropie des particules correspond bien à des
particules venant du soleil.
Cet évènement diffère de ceux observés à
basse latitude par:
- la faible amplitude du flux (~100X moins important)
- une longue phase de croissance et le comportement de l'anisotropie
(impliquant un processus d'injection à long terme)
- le décalage entre l'éruption et l'injection des particules
dans le milieu interplanétaire (expliquée par l'ouverture des
lignes de cham magnétique de haute latitude par l'expansion d'une
structure semblable à un CME et la propagation dans la courone solaire
des e- depuis les régions de basse latitude jusqu'au lignes ainsi
ouvertes à haute latitude)
Qu'est-ce qu'un IM-CME
Un CME est par définition observé en lumière blanche par
un coronographe. On pense que leur signature dans le MIP sont les 'transitoires
interplanétaires'. Ces 'transitiores' sont des structures de plasma
principalement identifiables par leur densité (moins fluctuante que
celle du milieu environant), la vitesse du vent solaire (un courant de retour
est observé dans le CME) et l'extrême calme du champ
magnétique qui y règne. Parfois des chocs amont (FS) et aval (RS)
sont observés en association avec les CME probablement causés
par l'expansion du CME dans le plasma local plus lent. Une
importante question concernant les CME est de savoir si ils sont toujours
conectés au soleil comme des tubes de flux ou si ils sont des 'nuages
magnétiques' totalement détachés de celui-ci. Les
particules de basse énergies peuvent aider à résoudre ce
problème car ce sont des traceuses de la structure magnétique
à grande échelle.
Particules solaires dans un CME
Ulysse est situé à 55oS et 3,5 ua du soleil. Un CME
est observé entre les FS et RS associés (1e courbe).
Sur la seconde courbe on remarque que lesflux des e- de basse énergie
croissent lentement avant le passage du CME: ceci est associé à
l'intense évènement sur la surface solaire qui eut lieu quand
le CME fut quitta le soleil. Comme Ulysse est mal connecté au site
d'injection du CME tant en lat. qu'en long., les particules atteignent la
sonde par diffusion d'où la lente croissance du flux. On remarque
ensuite un second accroissement, plus clairement discernable à haute
énergie (3e courbe) et sur les ions (2 dernières
courbes). Un TIII dérivant vers le sud est observé en association
avec ce second accroissement. L'origine de ce TIII est identifié par
le NRH (voir les positions reportées sur la photo YOHKOH) dans la
région d'où le CME a été injecté 7 jours
au paravant. Cette observation montre que les particules du second
accroissement sont d'origine solaire et donc que le CME est
ancré au soleil.
IM-CME et évènements solaires
Parmi les 5 CME identifiés à basse
latitude
- 2: contenaient des
évènements à e- au dessu de 60 keV
observés en association avec des
éruption à proximité du site d'origine
des CME
- 3: ne contenaient pas
d'évènements à e- au dessus de 60 keV et
aucune éruption ne fut observée à
proximité du site d'origine des CME.
Conclusions:
-
La propagation des faisceaux d'électrons se fait dans
des structures bien définies du MIP, principalement
caratérisées par un champ magnétique calme et un
isolement par rapport au plasma extérieur
-
La conservation de la collimation du faiseceaux
jusqu'à de grandes distances dans de telles structures prouve
l'extrême stabilité des cannaux de propagation
-
L'organisation type Parker du MIP et l'observation
d'évènements solaires à haute latitude
montre qu'une propagation coronale propagation doit
exister, les sites d' accelération étant situés
à basse latitude
-
Un délai entre l'éruption et l'injection des
particules a parfois été observé et pourrait
être expliqué par le temps recquis par
l'expansion d'une structure coronale pour ouvrir les lignes de champ à
haute latitude vers le MIP
-
L'observation d'évènements d'origine solaire
dans des IM-CME montre que ceux-ci peuvent
être liés au soleil et pas uniquement des
'nuages magnétiques'